Vienne un repos bien mérité

Notre dernier jour à Prague fut assez particulier. Pour vous mettre le contexte, avec le mystérieux Dorian et ce vieux Mich-O nous avions changé d’Airbnb pour quelques jours parce que nous n’avions pas réservé assez longtemps.
Et l’appartement était totalement insalubre, douche bouchée avec cheveux et matière grise indéfinie, draps de lits usés, peinture non finie dans la chambre. Et nous vivions à plusieurs dans ce grand appartement, notamment avec Marion Ford III un texan qui vivait toute l’année dans cet Airbnb et faisait office d’accueil aux touristes.
Lorsque nous avons du rendre les clés je me suis posé dans la cuisine avec Marion et nous avons un peu discuté de la suite de notre parcours. C’est en abordant Budapest que la conversation a pris un drôle de tournant, voici comment ça s’est passé :
- L : Nous on fait Prague, Vienne, Budapest et après on se sépare avec les gars
- M : Ah sympa, vous voyagez beaucoup les jeunes en Europe. Moi j’ai des bureaux à Budapest.
- Des bureaux ?
- Ouais, j’ai une société de cryptomonnaie et je suis vendeur d’armes
Je commence à suer
- Vendeur d’arme ?
- Ouais ouais, j’étais dans l’armée aux USA avant mais je suis devenu mercenaire en Europe et maintenant je vends des armes et ma société est à Budapest parce que la législation est sympa la bas
- Ah ! Sym… Sympa haha et pourquoi t’es venu à Prague ?
- Oh tu sais c’est à cause des femmes, quand j’étais à Bucharest j’avais des gens qui voulaient ma peau donc j’étais toujours alerte et mes femmes pensaient que je reluquais tout le monde donc je pouvais pas garder une relation. À Prague je suis beaucoup plus tranquille.
- Oh cool, la ville est sympa en plus
Je faisais beaucoup d’efforts pour être le plus à l’aise et nonchalant possible face à un vendeur d’arme, ex mercenaire. Facile.
- Ouais et maintenant je commence à être influent, d’ailleurs j’ai un ami politicien à Prague il a aidé à faire la campagne de Marine Le Pen.
Okay c’était trop pour moi, je lui ai gentiment dit que il était temps pour nous d’y aller mais avant de partir il m’a montré la couverture de l’autobiographie qu’il était en train d’écrire.
Totalement à l’aise
Vienne le calme avant la tempête
Après une fin de séjour à Prague un peu originale et un trajet entre deux wagons de train faute de places assises (ça marche super bien interrail chez les jeunes, peut être même un peu trop visiblement) nous voila arrivés à Vienne.
Notre appartement était dans un immeuble entièrement autonome pour les visiteurs, toutes les portes ont des poignées à code, il y’a des caméras partout, des écrans pour l’accueil avec des sonnettes en cas de problèmes. Ça donne une ambiance à la black mirror un peu inquiétante.
Nous avions deux appartements, dans le premier Léo, Boyer, Caval et moi, dans le second ce vieux Mich-O, le mystérieux Dorian, Teiss et la Douille.
Puisque nous dormions tout les quatre dans les lits superposés avec les gars, la dernière chambre avec un lit double a été baptisé la “chambre de la baise”. Si jamais la possibilité s’offrait à l’un de nous de ramener un·e partenaire sexuel·le il y’aurait un endroit dédiée pour passer la nuit sans être dérangé·es. Vous vous doutez bien que ce lit double n’a rien vu d’autre que les affaires de Caval.
La culture c’est comme la confiture, c’est bon
Donc évidemment dans Vienne, capitale de la culture autrichienne nous étions obligés de faire un musée. Il y’avait un large choix mais notre dévolu s’est porté sur le musée Albertina et sa collection extraordinaire réunissant au même endroit Picasso, Monet, Klee, Signac, Warhol, et d’autres. Quand des mecs comme Matisse finissent dans le “et d’autres” vous vous doutez que ce musée envoi du pâté. Le premier étage que nous avons fait était tourné autour des courants artistiques début XXème jusqu’à milieu XXème
Quelques unes des oeuvres que j'ai appréciéesEt anecdote rigolote : Plusieurs noms de courants artistiques sont créés en réponse aux critiques lors des expositions. Par exemple les impressionnistes tels que Monet ont tiré leur nom des critiques disant qu’ils essayaient d’impressionner le public. De même pour le fauvisme, qui tire son nom des critiques appelant Matisse et sa clique des bêtes sauvages.
La visite qui devait durer initialement 1h en a finalement duré 3 puisque nous lisions chacun des paragraphes explicatifs.
Cependant tout les étages n’étaient pas aussi intéressants que le premier, le second notamment était une collection d’art assez dérangeante. Pour s’occuper on s’est donc amusés à prendre cette photo.
Le mystérieux Dorian, Léo et Baul Poyer inspirés par l’art qui les entoure
La découverte de l’exposition fut Hans Weigand un artiste visiblement autrichien et peu connu ? Puisque je trouve absolument rien sur lui sur internet. Il a la particularité de peindre son support puis de le graver pour dessiner.
Zoomez, c'est intéressant de voir ses œuvres de plus prèsLe lendemain, visite de l’Opéra. Nous avions un guide qui parlait anglais, allemand et visiblement français puisqu’après avoir fait des blagues pendant 30min il m’a parlé en français à la fin de la visite. Pas de soucis, on garde la tête haute. Ce type était d’ailleurs super sympa et il a répondu sans faute à mes multiples questions.
Je peux pas dire que j’ai été déçu par l’Opéra parce que ça reste un édifice assez impressionnant mais il faut dire que l’extérieur laisse paraitre quelque chose de beaucoup plus grandiose. Je vous laisse regarder par vous même.
Effectivement l’Opéra ayant été bombardé pendant la seconde guerre mondiale toutes les salles ont été reconstruites dans les années 50 selon le style d’époque que je n’apprécie pas particulièrement.
Pause culture
Malheureusement pour nous la météo n’était pas vraiment au rendez vous à Vienne… Dans un sens ça nous a permis de nous reposer mais nous n’avons pas vraiment pu profiter à son plein potentiel de la ville.
Et bien évidemment quand arrive la pluie, adieu la culture et bonsoir le bowling ! Les gars m’ont emmenés faire du bowling pour la seconde fois de ma vie et c’était super cool, la sensation de plaisir quand les 10 quilles tombent et que le logo strike s’affiche pendant que t’es en train de sauter de joie en l’air. Être au bowling nous permet de nous rappeler les grands classiques tels que Le Big Lebowski.
Comme JésusVive la cultivation
Pour le dernier jour malgré un temps nuageux on a décidé de sortir et d’aller voir le château de Schönbrunn, modeste résidence estivale de la famille royale.
J'ai pu tester tout mes objectifs : Grand angle, Normal et téléobjectifÇa avait l’air sympa d’être de la famille royale à l’époque. En voyant l’Opéra, Schönbrunn et tout ces bâtiments ça me rappelle furieusement Orgueil et Préjugés que j’avais adoré lire l’année dernière. Je pouvais presque imaginer ses bals et ses réceptions de la haute société. Peut être que ça me motivera à le finir et à savoir ce qui se passe finalement entre M. Darcy et Elizabeth Bennet.
Nous avons ensuite rejoint la deuxième partie de l’équipe au Prater, la fête foraine permanente à Vienne. L’ambiance foraine est toujours assez angoissante mais y aller alors que le soleil se couche a rajouté une teinte déprimante à cause des statues biscornues dans l’ombre. Mais bon les nuages rosés donnent un certain charme aux photos donc je ne peux pas vraiment me plaindre.
Et la journée s’est finie sur un défi pour Léo et Baul Poyer : finir 1kg de fromage blanc chacun en se regardant droit dans le blanc de l’œil. Mais ils vous feront une bien meilleure présentation de leur épreuve que moi.
Et la cuillère finale :
Vienne fut reposante et c’est une bonne chose avant Budapest je pense. Puisque dans le programme nous avons beaucoup moins de sommeil prévu… Bisous à vous qui lisez cet article, j’espère que vos vacances sont aussi reposantes que les miennes. Hâte de vivre et d’ensuite vous raconter Budapest.
Ce Lulu plein d’énergie